Si mon intérêt envers ma famille était assez petit, c’était totalement différent voire opposé lorsqu’il s’agissait de James. Cet être délicieux à la fois horrible et sexy. Depuis l’enfance, je l’avais prit comme mon amoureux et aujourd’hui encore, c’est rester. Quoique je fasse lorsque nous sommes séparés, il est toujours dans ma tête, c’est comme si je sentais ses yeux perçants sur le dos, il m’est même déjà arrivé de me retourner et de vérifier. Mais voilà, le problème était que James était l’héritier de l’empire Damaris, empire qui s’opposait au mien depuis la belle connerie de mon frère cadet. Si j’essayai de recoller les morceaux, c’était avant tout pour récupérer James car oui après le conflit, moi, mon frère et mes sœurs nous avons été interdits de fréquenter les Damaris. Mais que faire lorsque l’amour est plus fort que la haine ? Absolument rien, on ne lutte pas, on se laisse aller. La paix, j’essayai aussi de la rétablir pour ma sœur la plus cadette, ma vraie sœur, Aslinn, car elle aussi fréquentait le frère de mon bel amant. Et puis en dernier lieu, j’aidais mon frère à récupérer le cœur de ma meilleure amie, qu’elle avait offert à un stupide russe. Pour tout cela, j’usais de mon influence en ville et de mes contacts qui n’étaient guère maigres.

Je fus attaquée par une centaine de frissons lorsqu’il me prit la main, je savais qu’il n’aimait pas vraiment ce genre de contact, qu’il préférait les baisers, les caresses.. Seulement dans lieu public, c’était préférable d‘éviter de tels gestes. Je le suivais dans sa promenade, silencieuse. De temps à autres, je serrais sa main comme par peur qu’il ne s’en aille. La nuit était belle, le ciel nous offrait une belle nuit étoilée qui éclairait nos visages dans ce noir d’été. Nous sortions tout deux d’une fête, j’étais en robe, lui en costume. Ce n’était pas vraiment les meilleures tenues pour se balader dans un parc mais il avait tenu à ce que nous allions dans ce lieu, je l’avais suivi. Lorsqu’il prononça mon nom, enfin du moins une lettre de mon vrai prénom, mon cœur se mit à battre très fort, ça y est, il allait me le dire, c’était certain. « James ? » Et alors qu’il s’apprêtait à me le dire, d’autres mots sortirent de sa bouche. Il évita de croiser mon regard, comme un lâche. Je le forçai à m’affronter, osant même déposer ma main sur sa joue d’acier. Son refus fût clair et claquant, même blessant, chose que je n’avouerai jamais. Je me reculai et soupirait. « Tu ne m’aimes pas James, tu me désires seulement. Pourquoi m’avoir emmener ici ? Tu devrais savoir que ce n’est pas vraiment le bon lieu pour faire ce genre de choses. »

Mes mots, lorsque je les avais prononcer, je ne les pensais pas. Tout ce que je voulais, c’était le faire réagir car oui, je savais ce qu’il se passait dans sa petite tête et je savais aussi qu’il m’aimait et ce, malgré ses erreurs. Sauf qu’il avait encore une fois mal interpréter et donc fait foirer ma technique pour qu’il me dise ce que j’avais toujours voulu entendre. Ces mots qui n’avaient qu’une réelle importance que s’ils sortaient de sa bouche et non de celle d’un autre. Il se mit à s’énerver et avant même que je n’arrive à le comprendre, il recommença à insulter ma famille. Il savait que même si je n’y étais pas très attachée, c’était mon nom qu’il insultait et qui dit mon nom, dit moi. « James ! » Il se mit à marcher pour se calmer. Il alla se mettre contre un arbre, je le suivis. « C’est ça, les oiseaux noirs. Bah tu vois, les oiseaux noirs ils devraient venir te crever les yeux plus souvent, peut être que sans ta vue t’apprendras à réfléchir. » Il me demanda de dégager et moi au contraire, je me mis à le fixer tout en croisant mes bras. Non, il ne gagnerait pas aussi facilement. Il me prit vite par les épaules et me plaqua contre l’arbre. « JAMES ! » Il reprit son chemin à travers le parc ce qui signifiait clairement qu’il voulait me semer. Je le suivis encore une fois. « Non mais je rêve, tu me fais venir ici et tu me lâches comme ça, James reviens ici ! James ! » Le chemin n’était pas des plus simple, tout d’abord il faisait nuit et ma visibilité se réduisait au plus je m’enfonçai dans les « bois » du parc. Une chose craqua et je vis que ma veste était restée coincée à un tronc d’arbre et qu’il était trop tard pour la sauver, elle était foutue. « James, reviens maintenant, c’est plus drôle. » Il refusa de revenir alors je continuai de le suivre. Au moment même où il m’avait averti pour mes talons, ceux-ci me lâchèrent également. J’arrêtai ma course. « JAMES ! » Cette fois, j’étais énervée et je me sentais humiliée, chose que je détestai. Il l’avait comprit et c’était retourner pour connaître la cause de mon mécontentement. « Mes talons m’ont lâchés et t’es un gros nul, à part ça, ça va. Tiens d’ailleurs. » Enlevant ce qu’il me restait de chaussures, je les lui avais jeter au visage en le visant du mieux que ma visibilité me le permettait. Vu sa protestation, je l’avais au moins touché une fois. Quant à moi, je tournai les talons et retournait au parc en prenant soin de marcher aux bons endroits. Je ne savais pas si il me suivait, je m’en fichais mais vu les voix qui s’élevaient derrière moi, c’était sûrement le cas. Je m’assis sur un banc une fois arrivée et je pris mon téléphone. Cherchant le numéro de mon chauffeur, je vis son ombre s’approcher. « C’est bon James, je me passerai volontiers de tes commentaires. »

« Rends-moi mon téléphone. » Je n’avais pas besoin de ça, j’avais besoin de mon chauffeur. Je ne voulais pas qu’il m’humilie d’avantage. J’avais une veste déchirée, une veste qui était très belle lorsqu’elle n’était pas en pièces. Et je n’avais plus de chaussures. « C’était un commentaire. Rien de plus. » Il me rendit mon téléphone et se mit à ma hauteur, n’hésitant pas à gâcher son pantalon pour se mettre sur ses genoux. C’est dans ces moments-là, que l’on comprend pourquoi il s’appelle Lux. Cet homme était un vrai Lucifer car dès qu’il vous possédait, il était impossible pour vous de vous en livrer. Il me possédait. J’avais envie de l’embrasser rien que pour son geste qui était une preuve d’affection. « Je le sais, d’ailleurs j’y travaille à cette réunification. Figures-toi que nous sommes pire que l’Allemagne. » Avec un sourire il déposa un baiser sur mon front, je fermais les yeux pour mieux profiter de cet instant. Je savais qu’il ne me demanderait pas comment je comptais m’y prendre car peu lui importait le comment, il savait que j’y réussirai. Rangeant mon téléphone portable dans mon sac à main, je pris la main qu’il me tendit. Me relevant, j’étais à sa hauteur bien qu’il soit légèrement plus grand que moi. Il glissa ses mains dans les miennes, nous ne faisions plus qu’un à nouveau. C’était comme atteindre le paradis par un simple toucher. Encore une fois, je me mettais à nous imaginer dans le futur. Moi et lui, ce que nous deviendrions mais tout était bien trop confus. J’avais toujours cette crainte au fond de moi qui était qu’il renonce à moi pour hérité de l’empire de ses parents. Je savais que c’était stupide et qu’il était prêt lui-même à renoncer aux Damaris pour moi. Aussi que ses parents m’appréciaient et qu’ils ne feraient jamais ce mal à leur fils. Mais aussi que moi, j’étais prête à me sacrifier, à sacrifier mon héritage pour lui. « Toi aussi tu me manques, James. » Il déposa un baiser sur mes lèvres tout en caressant mon visage. Il arrêta sa main sur ma joue. Mon cœur se remit à battre très vite. Il avait commencer sa phrase par le bon mot. « Tu ? » Ma voix était légèrement tremblante mais retrouva sa normalité lorsqu’il se défila à nouveau. J’essayai de sourire malgré moi. « J’attendrai. » Il serra la main et je lui caressai sa joue de mon autre main. « Et puis, c’est pas comme si c’était important, je sais même pas pourquoi je te demande ça. C’est stupide. » Mon rire se fit nerveux. Ma voix tremblante. Mes yeux mouillés. Je passais mes bras autour du cou de James, le serrant contre moi le plus fortement possible. Je me mis à pleurer sur son épaule, il resserra mon étreinte. « Et si.. Et si j’y arrive pas ? Et si, Svetlana reste comme ça éternellement ? Et si toi et moi.. James, j’en ai marre d’être séparée de toi constamment. Ça m’insupporte que l’on soient obliger de se voir comme ça, en secret. Je veux plus, James. »